L'apprentissage

**Invité** Invité

"Non mais ça va pas ! On ne fais pas comme ça !"

Et voilà que ça recommence, je pose mon plateau vide que j'ai dans mes mains et je la regarde sans rien dire pour entendre ce qu'elle me voulait. Bien sûr c'était encore une reproche, tout le temps je pouvais entendre des critiques, négatives bien sûr, en plus avec ces chaussures qui me faisaient souffrir je ne pouvait pas aller vite. Elle, elle était en basket, c'est beaucoup plus pratique pour courir servir les client, en talon c'est plus compliqué, surtout lorsque l'on a déjà marché trois heures avec, enfin courru plutôt. Je voulais les enlever ce chaussures ! Travailler au minimum sept heure sans aucune pause, toujours courir, toujours debout avec ces chaussures noires à talon, une torture. Au minimum oui, souvent c'était plus, si je ne fini pas le travail je continu, même si je dois travailler plus. C'est pour cela que le premier jour j'ai travailler dix heures, mais je suis nouvelle bon sang, même au MacDonald's on est mieux traité, mais de toute façon je n'ai pas mon mot à dire.

"Tu ne vas pas assez vite ! Et tu ne ramène jamais un plateau vide, tu dois..."

et blablabla et blablabla, elle me dit tout le temps la même chose, maintenant j'ai la musique dans la tête. Elle a qu'a mettre des talons et elle verra que c'est impossible. Et pis si elle est aussi doué pourquoi ne le fait-elle pas ? Ben oui, elle dit qu'elle n'as pas besoin de moi, je pourrais en profiter pour reposer mes pieds douloureux.Je la regarde parler sans vraiment l'écouter, elle m'énerve, je viens d'arriver avant-hier et elle veut déjà que je me débrouille comme si j'étais là depuis 8 mois. En plus on m'explique en anglais, mais je ne parle pas l'anglais ! Comment veut-elle que je fasse tout parfaitement. De toute façon dans cet hotel je me demande s'il y a un français, à part les réceptionistes je crois qu'il n'y a personne. Enfin bon. Je m'aperçoit que ses lèvres ne bougent plus, elle a enfin fini son speach, à ce que j'aimerais lui donner mon plateau et partir pour la laisser en plan, mais je me contente d'un oui avant de continuer mon travail. Après chaque enguelade elle me laisse normalement tranquille un moment. Et je ne peux jamais faire comme je veux, c'est toujours comme elle elle veut, *tu fais ça puis ça*, mais si je fais le contraire ça revient au même, mais non je dois faire comme elle dit, sinon c'est faux et elle viens encore m'ànerver. J'ai pas envie de travailler dans ces conditions, je ne suis pas du tout motiver, j'ai beau me motiver mes pieds ne veulent pas aller plus vite. Ce matin j'ai cassé une tasse en la sortant de la machine à laver, ma journée commence bien, et la stagière n'est pas là aujourd'hui je vais devoir faire toute toute seule. Je l'aime bien cette stagière, elle est gentille et ne cherche pas les emmerdes, avec moi elle est patiente, et elle s'en fiche un peu que je fasse bien ou pas. De toute façon venir m'aider ne la dérange pas, pas comme l'autre qui n'est jamais contente. Après elle va se plaindre aux femmes de chambres, elle parle en espagnol dans ces moments là,... sans savoir que je parle un peu espagnol. Mais souvent ça fini en dispute, j'arrive pas bien à saisir ce qu'elles se disent, mais souvent, je pense, la femme de chambre prend ma défense c'est gentil, Elle parle gentillement et m'explique. Je sais je vais trop doucement, et je ne fais pas encore tout comme il faut, mais j'ai mal au pieds, et puis la supérieur ma dit de prendre mon temps, alors pourquoi se dépêcher. Quand je marche sur le parquet tout le monde sais que je suis là, mes talons le claquent, j'aurais aimé être discrête mais impossible avec ces talons, si seulement je pouvais mettre mes converses, mais non. Et pour bien me remonter le moral quand je rentre je ne suis pas chez moi, je suis avec la stagière, tellement fatigué que je vais tout de suite me coucher, je mange pas bien. J'ai mal au dos, au jambes et au pieds. Ici je reste parfois plus de neuf heure debout sans pause, à courrir partout, je croyais qu'une pause était obligatoire après quatre heures de travail et bien non. Encore si j'avais pas ces chaussures ça passerait mais là .... non.
Un client se dirige vers moi, il veut sans doute du café. Je le salut, et lui évidement non, il me dit "café" tout simplement, sans s'il vous plait, sans bonjour, sans rien du tout. Mais le client c'est le roi, c'est bien connu ça. Donc je ferme mon clapet et je retourne dans la cuisine pour lui faire son café. J'ai la tête ailleurs, du coup je fais un peu trop de café, tant pis, elle a pas vu elle ne me dira rien. Je pose le lait et le café sur un plateau et je le lui amène. Plusieurs fois elle m'a dit "vérifie bien l'eau chaude, car s'il n'y en a plus la machine casse, et si elle casse je ne sais pas se qui se passe, et il vaut mieux éviter si on ne veut pas que les supérieurs nous cri dessus. Si elle casse c'est toi qui sera responsable". J'ai pas envie de me faire engueler et j'ai envie d'éviter le pire, alors je vais vers cette foutue machine, je l'aime pas. Quand on l'ouvre la vapeur nous brûle les doigts, même en l'ouvrant le fer nou brûle. Je la deteste. Souven je le fais en deux étapes : je débloque le couvercle, puis je l'enlève. Heureusement il y a encore de l'eau, j'ai la flemme de le remplir, j'ai juste envie de m'assoir et de laisser pendre mes pieds. J'ai même une cloque au petit orteil. Souvent j'enlève mes chaussures pour marcher un moment par terre les pieds à plat, ce que ça fait du bien !

Dix heure est passé, les clients parte, le petite déjeuné est terminé. Maintenant on doit tout laver. Seulement elle doit partir et je vais devoir le faire toute seule. Elle a appeler ces femmes de chambres pour m'aider, j'aurais pu apprécier sauf qu'elle vient me voir et me dit "Elles vont t'aider car tu sais pas travailler", merci c'est gentil. Mais madame ne veut travaillé que avec des professionel, on s'en doute tous, elle n'a jamais fait d'apprentissage, c'est venu comme ça en claquant des doigt. Je ne la regarde pas et je ne dis rien, elle a qu'a partir je m'en moque après tout, ça me fera sûrement des vacances. En plus à chaque fois elle me parle de sa fille, elle dit qu'il ne faut pas faire des apprentissages, c'est dure comparé à l'étude, mais tu va pas étudier toute ta vie non plus ! Et sa fille si et sa fille ça, et moi je ne sais rien faire, je ne connais pas le monde du travail. J'ai déjà bossé dans la restauration et il me faut toujours un temps d'adaptation, ensuite je me débrouille bien. D'ailleurs les supérieurs sont content de moi, pourquoi pas elle. Elle lave la machine à café puis s'en va. Je range la cuisine, il n'y a plus de bruit, c'est calme, j'aurais pu profiter mes mest pieds ont mal. Je range tout, je met les derniers objets dans la machine à laver, je passe la poussière, l'aspirateur et je nettoie par terre. Je suis déjà démotivé en me disant que je dois faire ça tous les jours, je déteste le ménage. Mais j'ai été plus rapide que d'habitude, tant mieux, j'ai fini une demi-heure plu tôt. La stagière qui est avec moi est en congé, on prépare du riz et des oeufs puis je vais dormir. Ce soir je vais devoir reprendre le travail, j'ai deux heures pour faire les lits des sept étages. On prépare la chambre pour la nuit, les clients aiment bien. Enfin je penserais tout ça après, là je m'allonge et je ferme les lourdes paupière avant de sombrer dans un profond someil.